« Une plongée bouleversante dans l’histoire » (Cléo Salessy)
Cette année, les 45 élèves qui composent les groupes de terminales HGGSP (Mme Lissillour) et d’HLP (M. Arfeux, Mme Paul) sont en charge d’une partie du devoir de mémoire qui incombe au lycée depuis qu’en 2018, le drapeau du « Réseau de la France combattante » lui a été officiellement remis. En accord avec un programme scolaire qui invite à étudier les liens entre Histoire et mémoires, ainsi qu’à réfléchir à la violence d’un point de vue littéraire et philosophique, le groupe a commencé l’année scolaire par une visite à la maison d’Izieu, le jeudi 12 septembre 2024.
La visite de la maison : « Un sentiment de vide. De vie, oui, beaucoup de vie aussi. Un sentiment de vi(d)e » (Joséphine Bonneville)
La journée s’est divisée en deux temps. La matinée a d’abord été consacrée à la visite de la maison d’Izieu, moment fort en émotions.« Quand j’ai passé la porte de la maison, j’avais un ressenti assez spécial, c’est comme si je ressentais leur présence et que je rentrais vraiment dans un havre de paix, une réalité parallèle à la seconde guerre mondiale » (Eva Lambert). Le jardin, le réfectoire, les lieux de vie, la salle de classe rappellent de manière très émouvante la joyeuse présence des enfants, par leurs lettres, leurs dessins ou simplement par les pupitres de bois sur lesquels on les imagine « chahuter et travailler avec leur institutrice Gabrielle Perrier » (Rafaël Berger-Moreau). Les dessins, surtout, attirent les élèves et convoquent des souvenirs encore bien récents : « Je me revois à travers eux, écrire des cartes postales, dessiner sans jamais oublier d’ajouter un soleil dans l’angle de ma feuille » (Délia Pelagatti). La guide insiste sur la volonté de faire mener aux enfants une vie normale : « La guerre semblait oubliée » (Hugo Vitry). La chambre rose et la chambre bleue, sur lesquelles se termine la visite, ont été complètement vidées des meubles qui les occupaient. Ne restent que les portraits des 44 enfants : « C’était à en pleurer, à en trembler » (Lisa-Marie Graindorge), « n’oublions jamais leurs noms, leur sourire et leur beau visage » (Héléna Melconian).
La visite du musée
En prolongement de la maison, la visite du musée permet de revenir sur la notion de crime contre l’humanité et sur les questions de justice qui y sont liées. La figure de Sabine Zlatin, directrice de la colonie, force le respect : « J’ai été impressionnée par le courage du couple Zlatin » (Clotilde Gallet), « J’ai été très touchée par l’intervention de Sabine Zlatin lors du procès qui a permis de décrédibiliser toute la défense de Klaus Barbie par ces seuls mots : ‘Les enfants, les 44 enfants, c’était quoi ? C’étaient des résistants ? C’étaient des maquisards ? Qu’est-ce qu’ils étaient ? C’étaient des innocents’ » (Eléa Hils-Schved).
La visite de ces deux lieux, guidée et stimulante, a permis aux élèves de construire leur réflexion et de compléter leurs propres connaissances de la tragédie d’Izieu.
Le témoignage de Paul Niedelmann : « Nous avons compris l’importance du témoignage » (Constance)
L’après-midi a été consacrée à des ateliers autour de la figure de Paul Niedermann. Ancien enfant d’Izieu où il a été envoyé pendant la guerre parce que juif, Paul Niedermann a pu quitter la colonie avant la rafle du 6 avril 1944. A partir de plusieurs de ses témoignages, écrits ou vidéos, les élèves ont reconstitué son parcours, d’Izieu au camp de Gurs, puis du camp de Rivesaltes à la Suisse. Ses récits touchent également : « Ses souvenirs sont décrits avec une forte émotion, ce qui est déchirant et inspirant. Malgré l’horreur, il trouve la force de se remémorer » (Cléo Salessy)
La visite s’est avérée à la fois très enrichissante et très émouvante pour tous. Elle a été « une expérience qui marque profondément » (Massicelia Bensalem), « un lieu de mémoire qui nous marque à vie » (Héléna Melconian). Elle a rappelé à plusieurs élèves l’importance primordiale du devoir de mémoire : « A la fin de cette visite, j’ai quitté la maison d’Izieu avec le cœur lourd, marquée par l’histoire de ces enfants ; mais je suis également ressortie avec une gratitude immense pour le travail de mémoire qui continue d’être mené » (Cléo Salessy). A eux de le faire perdurer…